Ces logiciels espions qui observent l'internaute

Publié le par Isabelle

Tous espionnés sur Internet ? Deux événements viennent de nous rappeler que sur la Toile tous nos faits et gestes peuvent être observés.

 

Le 16 mai, dans un courrier adressé à Google, les autorités nationales chargées de la protection des données dans les vingt-sept Etats de l'Union ont reproché au moteur de recherche américain de conserver les données sur les recherches effectuées par les internautes pendant dix-huit à vingt-quatre mois. Un délai, estiment-elles, qui "ne semble pas respecter les exigences" de la législation européenne.

Mercredi 24 mai, le Conseil d'Etat a annulé une décision de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), qui avait rejeté en octobre 2005 une demande de repérage des internautes mettant de la musique à disposition sur les sites de peer-to-peer. Ainsi, plus rien n'empêche désormais les sociétés de droits d'auteur de mettre en place un système qui permettra de détecter les internautes qui téléchargent de la musique ou des vidéos illégalement, voire de les poursuivre.

Si les sociétés gérant les droits d'auteur se sont félicitées de la décision du Conseil d'Etat, les associations de consommateurs s'en alarment. "Elle est potentiellement dangereuse, car elle met les libertés publiques en deçà de la défense du droit d'auteur", tonne Julien Dourgnon, directeur à l'association UFC-Que choisir.

Techniquement, presque tout est possible pour qui entend pister un internaute. Plusieurs moyens permettent d'identifier ou de tracer son parcours. Dès la connection, le site peut identifier l'ordinateur depuis lequel il consulte le Web. Or, pour que le serveur puisse adresser le résultat de sa requête à l'internaute, il doit disposer de son adresse. Les ordinateurs connectés au réseau doivent avoir une "adresse IP" ; par des croisements de fichiers, il est ensuite possible de faire correspondre à une telle adresse le nom de celui qui a acheté la machine ou qui s'est abonné à un fournisseur d'accès à Internet.

Une autre technique d'identification et de pistage passe par l'utilisation des cookies. Ces petits fichiers-textes sont stockés par le navigateur (Internet Explorer, Firefox ou Safari...) sur le disque dur de l'ordinateur de l'internaute visitant un site. Ils permettent notamment d'enregistrer des informations sur le visiteur ou bien son parcours dans le site. Lorsque le visiteur revient sur le site, il ne lui est plus nécessaire de taper son nom et son mot de passe pour se faire reconnaître. Reste que ces cookies sont aussi de véritables mouchards.

Encore plus performant, le logiciel espion (en anglais, spyware) s'installe dans un ordinateur dans le but de collecter et de transférer des informations sur l'environnement dans lequel il s'est installé, très souvent sans que l'utilisateur en ait connaissance.

Ces techniques ne peuvent toutefois pas être utilisées n'importe comment, et l'internaute est - théoriquement - protégé contre les abus.

D'abord, les adresses IP sont anonymes. Le fournisseur d'accès à Internet peut certes faire le lien entre celle-ci et le nom de l'abonné à son service, mais il est tenu de garder cette information secrète - sauf si la justice la lui demande.

Ensuite, les logiciels espions sont interdits, même s'ils prolifèrent sur le Web comme les virus. Des programmes, payants ou gratuits, permettent de les détecter et de les détruire, mais ils doivent être mis à jour régulièrement.

Pour le reste, la règle est la transparence : les fichiers informatisés doivent être déclarés à la CNIL et l'internaute doit être prévenu de ce que vont advenir les données collectées, à son insu ou non, par un site.

Toutefois, ces avertissements n'apparaissent pas toujours clairement lorsqu'on se connecte. "En fait de transparence, c'est plutôt d'invisibilité qu'il faut parler", juge M. Dourgnon. Sans compter que ces protections ne sont valables que pour les sites français, voire européens. Or, sur le Vieux Continent, la protection des internautes est très variable selon les pays.

Publié dans Informatique

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Z
moi j'ai même entendu qu'on peut nous regarder a travers nos webcam, même si on les croit éteints...
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