La (vraie) lettre de Manuel VALLS à Martine AUBRY
Lettre à Martine (1)
Paris, 15 juillet 2009
" Chère Martine,
Tout d'abord je voudrais te remercier pour ta gentille lettre. Si certaines personnes me confondaient encore avec Moscovici, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Grâce à tes mots délicats, tout le monde à présent sait qui je suis et que j'existe.
Avant je passais pour un petit ambitieux, aujourd'hui pour un grand ambitieux... Puisque tu m'écris, c'est que forcément tu considères que je suis ton égal. Et puis, sur la forme, j'ai l'impression de revivre l'annonce de la candidature de Lionel Jospin à la Présidentielle 2002, par fax ! On se pincerait... Sauf que là, Martine, c'est vrai et c'est toi qui m'intronise... Je ne m'y attendais pas.
Et puis, c'est la magie... Je n'ai jamais été autant sous les feux de la rampe. Tous les journalistes m'appellent, certains me demandent même si j'ai déjà une feuille de route pour 2012. Non vraiment, merci. J'ai compris cette touchante attention... "Martine, elle roule pour moi", je me suis dit. Une lettre est tellement plus formelle qu'un mail ou qu'un tweet. Et puis, une lettre, on en reprend les passages, on la dissèque, on la copie-colle, ça se tweete !
Ne sois pas vexée par mes réponses... Elles n'ont pas beaucoup d'importance sur le fond. Elles ne sont là que pour raviver la flamme, faire parler de moi. Tu me contrains au silence, je parlerais deux fois plus. Tu menaces l'exclusion, j'appellerais au secours : je suis une victime combattante. Je ne mourrai pas sur le radeau de la Méduse !
Martine, merci pour tes sacrifices. Je n'ai jamais rencontré une femme aussi altruiste, prête à valoriser ses opposants, à accroitre leur notoriété, à réduire le Parti à une énième et infime polémique... Et tout cela par amour ? J'ose... Martine, m'aimes-tu ? Je n'ose y croire, réponds-moi... et par une lettre publique SVP.
Ton dévoué Manuel. "
(1) Lettre fictive