Dans le jardin, les oiseaux vivent aussi l'hiver

Publié le par Isabelle

En hiver, le jardinier a besoin de la venue des oiseaux - ici, un rouge-gorge - pour qu"ils l'aident à lutter contre les pestes qui envahissent ses cultures. | D.R.

Viendra le temps où la température ne remontera pas pendant la journée, où la terre durcira en profondeur, où le froid collera les feuilles mortes au sol et poussera les insectes et les vers de terre à s'enfoncer plus profond, pour passer l'hiver dans des couches que le froid n'atteint pas

Viendra surtout le temps où l'eau gèlera de façon si durable que les oiseaux, déjà privés de nourriture, ne pourront plus boire. Or le jardinier a besoin d'eux pour qu'ils l'aident à lutter contre les pestes qui envahissent ses cultures.

Les sittelles torchepots se sont déjà rapprochées des maisons. Assez peu craintives, elles escaladent les troncs des vieux pommiers et poiriers, cognant du bec sur l'écorce craquelée pour en faire sortir les insectes dont elles se nourrissent. Comme les mésanges bleues et charbonnières, elles grattent les lichens et les mousses à la recherche d'une pitance qu'elles répugnent à prendre à terre.

Le rouge-gorge, comme les moineaux, les verdiers, les merles et les troglodytes, se nourrit à terre. Ces oiseaux sont plus ou moins peureux, la palme du moins craintif revenant au troglodyte. Plus confiant encore que le rouge-gorge, qui préfère laisser une vitre entre lui et le jardinier dont il s'approche néanmoins d'assez près, le troglodyte mignon, le plus petit oiseau du jardin, couleur passe-muraille, sa petite queue relevée à angle droit, n'hésite pas à se poser à moins de 1 mètre de celui qui taille ses rosiers.

On reste alors immobile pour écouter son tour de chant composé de trilles, de notes détachées, de notes longues et liées, lancées avec une virtuosité digne d'une diva d'opéra et avec une puissance dont on ne comprend pas comment elle peut sortir d'un oiseau qui fait 5 ou 6 centimètres de longueur.

 Dans quelques semaines, d'autres oiseaux moins sédentaires viendront s'agréger à la population indigène. Parmi ces émigrés venus du nord et de l'est, on observera des tarins jaunes et verts, des pinsons, des serins cini dont le jaune zébré de gris est magnifique.

Les oiseaux des bois et des champs des alentours les rejoindront. Le bouvreuil ne se laisse pas approcher, mais si l'on est bien caché, on pourra l'observer. Sa tête est gris ardoise, comme son dos, son ventre est rouge et son oeil rond d'une vivacité étonnante. Les tourterelles turques, les grives et les étourneaux sansonnets seront de la partie.

Il va falloir donner à manger et à boire à tout ce petit monde. Du saindoux, des graines de tournesol riches en graisse, du blé concassé, du millet, des poids cassés, pleins de protéines, et éventuellement des vers de farine qu'on achètera chez les oiseliers. Les insectivores en raffolent tant qu'il n'est pas exclu qu'ils viennent les arracher au bout des doigts du jardinier.

L'eau sera changée dès qu'elle sera prise par le froid. Elle ne sera ni sucrée ni alcoolisée ! Et l'on prendra bien soin de placer cette nourriture et cette eau loin des chats et des oiseaux de proie. Pour moitié accrochée dans un arbre ; pour moitié posée sur le rebord d'une fenêtre. Frileux, le matou restera derrière.

Publié dans Ecologie - Nature

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Z
magnifique cet oiseau! ça me fait penser à quand j'étais petite et que avec ma grand mère on allait nourrir les rouge gorges du parc. Malheureusement maintenant on n'en voit trop rarement encore....
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F
c'est beau !!!!!!!!
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