Comment choisir votre banque ?
L'association Les Amis de la Terre ont publié, pour la première fois en France, un guide éco-citoyen du secteur bancaire, afin de vous aider à choisir la banque la plus écologique ou faire pression sur votre propre banque !
Ce guide, intitulé "Environnement : Comment choisir ma banque ?", explique le fonctionnement des banques, leurs impacts environnementaux et sociaux massifs via les financements et investissements qu’elles octroient à leurs clients (entreprises et grands projets surtout) et leur poids à l’international.
Mieux, il classe les banques en fonction de leur prise en compte de l’environnement, détaille les prêts aux particuliers pour la rénovation de l’habitat et fournit les recommandations des Amis de la Terre. Il est accompagné d’une lettre-pétition.
En parallèle, les Amis de la Terre ont également réalisé le premier rapport en France sur le secteur bancaire et les enjeux climatiques et énergétiques : "Banques françaises banques fossiles ?". Il évalue les émissions indirectes de gaz à effet de serre des banques françaises et met en évidence l’absence de politiques climatiques et énergétiques crédibles.
Les dix banques étudiées sont les suivantes : groupe Banque Populaire, BNP-Paribas, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, Crédit Coopératif, Crédit Mutuel-CIC, Dexia, HSBC, La Banque Postale, Société Générale. Aucune banque n’a la moyenne.
Six éléments majeurs se dégagent :
- Les banques n’ont pas intégré les enjeux climatiques au coeur de leurs activités de financement et d’investissement. Aucune ne calcule ses émissions indirectes de CO2. Globalement, ces émissions sont 3,2 fois supérieurs aux émissions totales de la France en 2004 ; aucune banque n’a d’objectif de réduction de ses émissions indirectes, priorité majeure ;
- L’opacité demeure extrêmement préoccupante dans les financements octroyés au secteur énergétique ;
- La grande majorité des banques n’ont aucune politique de réduction des risques dans le financement des secteurs énergétiques sensibles (énergies fossiles, grands barrages, énergie nucléaire). BNP-Paribas, Crédit Agricole et Société Générale notamment sont pourtant lourdement impliqués dans ces secteurs, ainsi que dans des projets énergétiques controversés au niveau international ;
- Les financements consacrés aux énergies renouvelables demeurent très difficiles à calculer du fait de l’opacité des banques, varient de un à dix suivant les banques et sont en moyenne dix fois inférieurs aux financements pour les énergies non soutenables. Aucune des banques étudiées n’a d’objectif précis en matière de financement des renouvelables ;
- Les produits créés pour la lutte contre le changement climatique doivent désormais être mis en place et leur diffusion massifiée, avec des moyens à la hauteur des enjeux ;
- La formation spécifique aux enjeux énergétiques et climatiques demeure extrêmement insuffisante ;
- La réduction des impacts directs progresse mais reste faible, et ne doit en aucun cas être un prétexte pour différer les efforts nécessaires en matière de financement et d’investissement.