NAUSICAA de la Vallée du vent

Publié le par Isabelle

'Nausicaa de la vallée du vent' débarque sur les écrans le 23 août 2006 mais a été réalisé en 1984. Il aura fallu 22 ans aux distributeurs hexagonaux pour sortir le chef-d'oeuvre fondateur des studios Ghibli. Pourquoi tant d'attente alors que la qualité de ces dessins animés n'est plus à démontrer ? Comment est-on passé de la frilosité à l'enthousiasme envers les dessins animés de l'Empire du soleil levant ?

'Porco Rosso', 'Le Tombeau des lucioles', 'Kiki', 'Le Voyage de Totoro', 'Pompoko'… Les pépites d'Hayao Miyazaki et de son acolyte Isao Takahata ont été distillées tout au long de ces dix dernières années, répondant à une attente toujours croissante du public. Un public désormais réceptif à la grammaire cinématographique si particulière de ces films.
Alors que l'industrie du cinéma d'animation ne s'est jamais aussi bien portée, il est de bon ton de revenir sur les principales étapes de la reconnaissance de l'animation japonaise - "japanimation" pour les connaisseurs - et de son digne ambassadeur, Monsieur Miyazaki.


Japanima... quoi ?

Le phénomène de la japanimation est bien sûr indissociable de celui, bien connu, des mangas. Nous sommes en 1995. Une génération biberonnée aux séries animées du Club Dorothée découvre les joies de ces bandes dessinées, de leurs adaptations et des aléas de leurs importations. Le phénomène commence à prendre forme au sein d'un groupuscule de passionnés qui ne se satisfait pas des uniques diffusions télévisées françaises. Des distributeurs bien informés (Manga vidéo) et des publications spécialisées (Manga Player, Yoko) captent ce nouveau public. C'est dans ce contexte que sort discrètement en vidéo 'Porco Rosso' de Hayao Miyazaki, trois ans après son exploitation dans les salles nipponnes. Le public et la critique semblent découvrir, avec le récit de cet homme-cochon tourmenté et bougon, l'existence d'une alternative aux éternelles formules disneyennes. Le dessin animé est certes grand public, mais intègre des problématiques bien adultes. Autrefois sévèrement décrié pour sa violence et sa mauvaise facture, l'animé japonais acquiert ainsi ses premières lettres de noblesse. Les distributeurs s'engouffrent dans cette brèche : 'Le Tombeau des lucioles', film d'Isao Takahata, sort en 1996. Cette bouleversante histoire de deux enfants qui tentent de survivre après le bombardement de Kobé et la mort de leurs parents enfonce le clou chez ceux qui pensaient encore que le dessin animé était condamné aux happy end et aux chansons niaises.
L'émotion dégagée par le dessin animé rappelle celle de 'Jeux interdits' : la critique est conquise. L'accueil du public lui, reste réservé : si l'animé se prête assez à la distribution vidéo, il ne trouve pas encore son public dans les salles obscures. Pourtant certains distributeurs flairent le potentiel de ces dessins animés. 'Le Tombeau des lucioles' ressort en 1999, couplé au film mascotte des studios : 'Mon voisin Totoro'. Succès encore timide, mais la presse s'enthousiasme une nouvelle fois. Le succès critique va accompagner le succès public de ces films, chose que l'on avait jamais dans le secteur de l'animation, balisé par les productions annuelles de Disney.

Les oeuvres des studios Ghibli vont peu à peu s'imposer sur le marché français non seulement comme les concurrents de Disney, mais au-delà comme les flamboyants promoteurs d'un cinéma de grande qualité. 'Le Voyage de Chihiro', sorti en 2003, peu après sa sortie japonaise, remporte l'Ours d'or au Festival de Berlin, ainsi que l'oscar 2003 du meilleur film d'animation. Il attire près d'un million de spectateurs lors de sa sortie. Ce succès ne laisse pas indifférents les distributeurs, qui envisagent alors avec plus de convoitise le catalogue des studios Ghibli. 'Pompoko', 'Kiki', 'Le Royaume des chats', 'Mes voisins les Yamada', 'Princesse Mononoké'… Tous ces films bénéficient d'une sortie en salles entre 1999 et 2005 alors que leur année de production est bien antérieure. Le cercle des admirateurs s'accroît de film en film.

Les créations françaises et nipponnes apparaissent donc comme de solides alternatives à la production américaine. Pixar, Dreamworks, la Fox… Sans oublier les indépendants ('La Véritable Histoire du Petit Chaperon rouge')… Les studios américains ont flairé depuis longtemps - depuis le succès du 'Roi lion' - le filon de l'animation. Cependant, excepté chez Pixar, cette production tend à appauvrir ses scénarios et son inspiration. Un film récent comme 'Nos voisins les hommes' (Dreamworks) exploite des ficelles bien trop classiques et son graphisme manque d'ambition. Il y a donc fort à parier que la concurrence des autres pays ne peut que redonner un coup de fouet à ces studios. L'heure est désormais à la qualité, voir même au phénomène du 'chef-d'oeuvre automatique', et à la séduction du public adulte. Le Roi Mickey est définitivement mort… Vive le Roi !

Publié dans Cinéma

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je n'ai pas tout lu, désolé, mais comme je suis fan de Miyazaki, je vais foncer au ciné ( la semaine prochaine )...<br /> bonne journée :D
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